Michel Cialdella, 6 rue Joseph Bertoin, 38600 Fontaine.
ex-administrateur de la CPAM de Grenoble.
ex-administrateur du CHU de Grenoble.
Ex-administrateur de l’hôpital de La Mure
Ex-administrateur de la Mapad de St Egrève
Ex-administrateur de la maison des anciens d’Echirolles

 

 

 

Fontaine, le 25 mai 2020

 

Monsieur Olivier Véran
ministre des Affaires sociales et de la Santé
14 avenue Duquesne, 75700 Paris.

 

Monsieur le Ministre

La perte d’autonomie (quel que soit l’âge) est une maladie. Par conséquent elle doit être prise en charge à 100% par la branche Maladie de la Sécurité sociale dont elle constituerait un risque (nul besoin de branche supplémentaire).

Une Sécurité sociale rénovée, gérée par les intéressés et financée par les cotisations sociales (qu’il faut cesser définitivement d’appeler des charges). Ces cotisations, pourcentage de la valeur ajoutée, ne devront plus faire l’objet d’une distinction sans intérêt entre la part dite salariale et la part dite patronale qui comme le salaire direct et le profit sont des prélèvements sur la valeur ajoutée créée par le travail des salariés. Ce qui légitime qu’ils soient les uniques gestionnaires des caisses de Sécurité sociale d’autant plus qu’il s’agit d’un salaire socialisé.

La Sécurité sociale intègrerait l’ensemble des complémentaires comme le rappelait Ambroise Croizat devant l’Assemblée nationale constituante le 8 août 1946 :

« Si, en effet, l'ordonnance du 4 octobre 1945 et le règlement d'administration publique laissent subsister, au moins provisoirement, des régimes particuliers, c'est qu'il s'agissait de régimes ayant une ancienne base législative et réglementaire, comme celui des mineurs, des inscrits maritimes ou des cheminots, et que l'on ne pouvait songer à intégrer, du jour au lendemain, dans l'organisation d'ensemble de la sécurité sociale, si souhaitable que puisse être en principe une telle mesure.

Mais on oublie qu'un nombre important de régimes particuliers, parmi ceux-là mêmes qui avaient une base administrative ou réglementaire, ont été supprimés par l'ordonnance et le règlement d'administration publique ». (1)

Concernant les aides à domicile qui sont un peu les oubliées de l’hommage de la nation, bien que faisant partie des professions plus utiles qu’un PDG, un conseiller en communication, voir un président de la République. Elles (ce sont surtout des femmes) sont en première ligne dans le combat pour une vie digne et elles sont particulièrement exposées et pas seulement au Covid-19. Si les associations qui les emploient ont permis de révéler l’ampleur des besoins, aujourd’hui les aides à domicile dont le travail est indispensable et qui sont sous-payées, doivent être intégrées, dans un service public, pourquoi pas la fonction publique hospitalière afin de bénéficier d’un salaire qui prenne en compte la qualification acquise. Elles doivent bénéficier du droit à la formation permanente. Une personne travaillant comme aide à domicile me confiait que leur métier les conduisait de plus en plus à faire de l’accompagnement de fin de vie. Dans ce domaine la bonne volonté ne suffit pas toujours.

Ces propositions ne préjugent pas des négociations qu’il vous faudra avoir avec les organisations représentatives des personnels soignants. Mais accorder immédiatement (quoi qu’il en coûte) les 300 € pour tous revendiqués par les personnels, permettrait d’aborder sereinement les négociations qui ne se réduisent pas aux salaires.

 

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, mes respectueuses salutations.

Michel CIALDELLA

 

 

 

 

 

1.     Bulletin de liaison n° 14 de l’association pour l’étude de l’Histoire de la Sécurité Sociale.

 


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