J’ai signé la pétition « Pour que vive la sécurité sociale ! ».

Il faut bien le dire sans l’avoir vraiment lue. Mais après une lecture approfondie, deux remarques s’imposent.

Premièrement l’exigence d’un pôle public du médicament. Non seulement cette formule est vague et ne donne aucune idée de son ampleur. La crise sanitaire nous commande la réquisition totale des laboratoires en vue d’établir une propriété sociale gérée par les travailleurs. La santé doit échapper à la sphère marchande.

Deuxièmement le document évoque une nouvelle démocratie sanitaire et sociale associant usagers, élus et représentants des salariés dans toutes les instances décisionnelles et à tous les niveaux : la population doit avoir son mot à dire sur la définition des droits et des besoins et des choix à faire.

Il faut se souvenir que la Sécurité sociale financée par la cotisation sociale est un salaire socialisé. De ce fait la gestion doit être l’affaire des salariés et seulement des salariés. Notons au passage que :

-         Le texte parle de représentants des salariés, mais ignore les syndicats.

-         Que les syndicats représentent les salariés et sont des usagers de la Sécurité sociale.

-         Que les salariés représentent 90 % de la population active. Ce qui justifie pleinement qu’ils en aient la gestion avec de réels pouvoirs.

-         Dans des conseils d’administration élus à la proportionnelle sur liste syndicale en tenant compte de l’évolution du mouvement syndical.

-         La classe ouvrière a fait la démonstration de 1946 à 1967 de sa capacité à gérer une institution dont le budget est équivalent voir supérieur à celui de l’État.

La Sécu ce n’est pas seulement la maladie. C’est aussi la retraite, et la famille à travers les allocations familiales qui ont été à l’origine financées totalement par l’entreprise. Il faudra également y intégrer la protection en cas de perte d’emploi.

En ce qui concerne la participation d’associations représentant des malades (par exemple) elles doivent trouver leur place dans des instances de réflexion pour nourrir le débat sur l’évolution des prestations et de leur financement.

Michel Cialdella

Ex-administrateur de la CPAM de Grenoble
et de la CRAM (devenue Carsat) Rhône Alpes

 

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